mardi 31 décembre 2019

Expé 2019 : Ama Dablam déesse du Khumbu

Népal 15 oct. au  22 nov. 2019 : Comment vous racontez ça ?

1 voyage, 3 sommets, premier 5000m et premier 6000m, 6 Pyrénéens, 5 ariégeois, 2 sexagénaires, 2 trentenaires...on s'en fout des chiffres

Du texte et des images ? Je ne suis ni écrivain, ni photographe. Mais de nos jours où l'image est si importante dans notre société, bien paraître sur les réseaux sociaux, comment ne pas ramener des photos... Après c'est bien beau toutes ces images, mais comment vous raconter ce qu'on a vraiment vécu là haut...enfin ce que j’ai vécu, car le ressenti est personnel !

Plus de photos, un montage vidéo en 3 parties et nos impressions partagés quasiment en temps réel (il y a du Wifi dans la vallée du Khumbu !), rdv sur le blog de l’expédition the-autour-ama-dablam2019.blogspot.com



Le temps de concevoir le voyage

L’expédition, elle n’a pas commencé quand on a prit l’avion, quand on a fait nos sacs, quand on a acheté nos billets d’avion...Pour ma part, c’est Jules qui m’a appelé début juin, je commençais la saison estivale à Lescun (Pyrénées Atlantique) et je rentrais à peine d’un tour en France à vélo pour faire de l’alpinisme en mobilité douce. Jules me demande : “qu’est-ce que tu fais en octobre - novembre ? - Je sais pas encore, je viens de rentrer, pourquoi ? - Une expé au Népal, ça te tente ?”...Voilà quand l’idée du voyage a commencé à germer en moi. Et l’idée a poussé vite, car il fallait réserver les billets d’avion dans les 2 semaines.

Après l’idée de gravir l’Ama Dablam est plus ancienne que ça pour les copains ariégeois, notamment François qui était parti il y a 8 ans faire le trek des 3 cols et l’Island peak. Il avait déjà été séduit par les lignes épurées des arêtes de l’Ama Dablam. Il a réussi à convaincre Claude, qui a pas mal d’expérience dans l’organisation d’expédition sur des hauts sommets, à le mettre à sa liste de sommet à faire. Après on se laisse convaincre assez vite, lui comme moi, rien qu’en voyant une photo de ce sommet. Pour ma part, je ne suis jamais aller en Himalaya et j’en rêve, comme beaucoup j’imagine ! Et Claude est déjà allé au Dhaulagiri, au Manaslu, au Shishapangma...mais jamais encore dans la vallée du Khumbu.

Le temps des rencontres


On est tous pyrénéens, mais personnellement je ne connais que Jules. Je n'ai pas envie de dire oui trop vite à un si beau projet de voyage et finalement de me rendre compte sur place que je vais devoir supporter des zouaves pendant 1 mois et demi ! Très vite je contacte Claude au téléphone, je suis dans la boucle des mails (Salut les Loulous…), on fait la liste du matos technique à emmener, j'active mon réseau de copains grimpeurs pour trouver une tente d'expédition, deux duvets confort -20°C, des grosses chaussures pour la haute montagne...Car Claude est catégorique, il emmène avec plaisir d'autres passionnés, même novice de la haute altitude, mais il y a des prérequis : bien être affûté physiquement et niveau matos il faut prendre du chaud (des tentes conçues pour résister aux vents d'altitude, deux paires de gros gants dont des moufles, des chaussures avec chausson amovible, un duvet confort -20°C et même un deuxième si possible pour ne pas avoir à le trimballer entre les camp d'altitude et le camp de base).

On se rencontre finalement après avoir acheter les billets d'avion, j'étais donc déjà engagé. Mais rien que les échanges par téléphone avec Claude m'ont mis en confiance et je me suis dit qu'on va pas s'ennuyer avec la tchatch de l'animal ! 1ere rencontre, on fête les 59 ans de François ! On étale les cartes sur la table, on met enfin des vallées et des sommets sur des noms, on peaufine le programme d'acclimatation : "euh c'est normal qu'au 9eme jour de trek on envisage déjà notre 6000m d'acclimatation !?"...On va revoir le planning pour être plus pépouze, sinon c'est le MAM garanti !

Le temps du transport et le début de l'acclimatation

 Petit montage vidéo qui parlera mieux que de long discours




1er 5000 et 1er 6000m

La suite de l’acclimations en vidéo pour éviter la redondance avec les articles du blog de l'expédition où des photos et récits sont disponibles pour le Kala Patthar et le Lobuche



Ascension de l'Ama Dablam


Après notre premier 6000m, notre acclimatation et forme était pas mal du tout. On arrive au camp de base de l'Ama Dablam, un peu surpris il faut l'avouer quand même par le nombre de tentes !

On se laisse pas abattre par la (sur?) fréquentation et le fait qu'on ne pourra pas trouver d'emplacement au camp 2 (Claude s'en doutait), on monte donc installer le camp 1 et reconnaitre l'itinéraire jusqu'au camp 2. C'est beau...mais c'est dur avec l'altitude et les 20 kg du sac !

On redescend pour se reposer 2 jours avant de tenter sur 4 jours l'ascension. Ces 4 jours ont été magiques par les émotions ressentis et efforts consentis ! 2 nuits magiques au camp 1 avec des levées et couchers de soleil au dessus d'une mer de nuage...et un summit push réussi (grâce à un élan de motivation pour se lever tant bien que mal après une nuit exécrable au camp 3 en plein vent)

Après cette brève description, place aux images

Pourquoi vous raconter ça ?

Pourquoi tenir un blog et réaliser un film, ai-je besoin de me montrer ? Non je dirais plutôt que c'est une envie de partager mon expérience de vie, tout comme ma traversée des Pyrénées en 2012, qui a été mon premier voyage, mon initiation à la méditation...tout comme il y avait eu un avant traversée des Pyrénées et un après, il ya un avant le Népal et un après le nez rouge !

Mon pti coup de gueule écolo : c'est extraordinaire de faire un voyage (qui pollue) pour se rendre compte du confort qu'on possède s'en même plus s'en rendre compte en Europe (et autres pays "développés"). De se rendre compte que les machines aident énormément aux travail physique, mais qu'il y a peut-être un équilibre à trouver pour ne pas tout robotiser et perdre des compétences manuelles ...avais-je besoin de partir aussi loin pour m'en rendre compte, car un tel voyage a des conséquence en terme de pollution. Mais oui sûrement, j'avais besoin d'un contraste radical. Lorsque le gravier est produit par des enfants qui sont sur le bord du chemin avec un marteau pour casser les caillous qu'il ramasse, on apprécie d'autant plus d'avoir pu aller à l'école

D'un autre côté le tourisme fait vivre les népalais ! Tout comme je travaille l'été à Lescun dans un gite, les touristes me permettent de vivre dans un chouette cadre de vie. Suite à ce voyage polluant, je m'engage à planter des arbres fruitiers à Lescun, une moindre compensation carbone. Je vais attendre l'automne prochain, en attendant je continue le jardin potager



Merci à vous pour votre soutien à vivre ma reconversion. Le blog, le film vous a plu, merci de partager autour de vous. Sans oublier que le numérique pollue également et que de belles photos sur instagram peuvent aussi donner envie d'y aller (et donc polluer aussi un peu, mais les faire vivre aussi comme on a dit précédement). C'est pourquoi je continue de partager de belles photos de montagne ou de ce voyage, mais aussi que j'insiste sur l'importance de protéger la nature, de moins voyager (c'est à dire moins souvent et rester plus longtemps sur place)

Vous avez envie de partager une prochaine aventure ( jardin partagé, auto construction...voyage & alpinisme !), n'hésitez pas à prendre contact.

Voici on touche la fin des épisodes relatant notre expédition, je voulais vous rendre l'expérience de l'intérieur, pas juste de belles photos...car l'alpinisme (ou l'hymalaïsme) pour moi c'est pas juste grimper parce que les montagnes sont là et que j'ai rien d'autres à faire, c'est bien plus que ça !

Pourquoi je vous conseille un trek ou sommet au Népal ?

Les classiques avantages d'une coupure :
  • Se couper du quotidien, se couper des réseaux tél/internet,
  • Se couper routine boulot (365 pk boulot),
  • Changer ses habitudes,
  • Partir pour mieux revenir
Les classiques avantages de l'alpinisme
  • Le voyage un temps de réflexion, qui plus est en contact de la nature. (Je voulais partager ce qu'il me semble être une évidence avec vous : "notre temps sur terre est court, autant qu'il soit utile" 365 méditations quotidiennes du Dalaï-Lama pour éclairer votre vie)
  • revenir à des besoins de base (manger, dormir, se laver...mais aussi tout simplement se faire fondre de la neige, s'entraider, une tape sur l'épaule, jeter un coup d'œil à la progression du copain sur l'itinéraire...mais aussi se rendre compte de la gestion de nos excréments, le confort d'un abri, d'une douce chaleur autour du poêle dans un lodge ou de la bouillotte au fond du duvet)
  • Pourquoi vouloir gravir les montagnes, se retrouver, se surpasser, se découvrir des ressources insoupçonnées, s'entraider...(365 en grandissant on oublie)
  • L'altitude, ça nous apprend à etre humble, à mettre un pied devant l'autre.
  •  Ne pas oublier qu'on est tout petit (365 mort inéluctable)
    Pour autant accepter la mort, n'est pas accepter le suicide, on fuit pas en allant en montagne...la montagne aide à trouver la sérénité

Au dela des aspects classiques du voyage et de l'alpinisme, la découverte d'une autre culture et du boudhisme. Sans oublier la découverte du plat national (végétarien) : le dah bat.


Après ce n'est que mon point de vue, en tant que participant et narrateur ( blog et film), n'hésitez pas à discuter avec les autres membres pour voir ce qu'ils les a inspiré et vous à partager en retour un moment de vie.

Je souris en pensant que la plupart des gens se définissent par leur travail, ce que je disais aussi avant.
J'étais ingénieur, puis enseignant- chercheur pour finalement tenir un gîte et maintenant passer du temps sur mon blog, à faire un montage vidéo, à m'entrainer pour essayer de devenir guide de haute montagne...et je trouve du sens à tout ça, je suis reconnaissant de pouvoir prendre le temps de vivre et partager ces moments de vie intense. J'espère que cet assemblage de petits moments de vie et ces quelques lignes participeront à vous donner envie de vivre vous aussi pleinement votre vie...vous en doutez, prenez le temps pour vous, votre famille, vos proches 

Le voyage questions pratiques

matériel : un gros sac d’expé de 120L, un gros sac à dos de 55L et un mini sac à dos de 20L. crampon, 2 piolets (1 léger, l’autre piolet traction),

cotation : https://www.camptocamp.org/waypoints/41713/fr/ama-dablam

transport : avion Paris-Katmandou, avant train Montpellier - Paris (pas commode avec les gros sac d’expé), récupéré à l’aéroport par l’agence, puis accompagner par un guide sur le trek (bien pratique pour sortir de Katmandou, même s’il est possible de trouver à Thamel des agences pour aller dans les endroits touristiques)

hébergement : hôtel à Katmandou (un peu type européenne pour les nuits payées par l’agence), puis nous avons trouvé un hotel plus abordable au abord du quartier de Thamel (garden hotel, grouillant de français...le tenancier est français)

Budget : 800€ billet avion, 2850€ agence (Monterosa trekking, une agence népalaise malgré un nom européen, dont 120$ permis Lobuche et 400$ permis Ama Dablam, comprenant les transports bus et vol local pour Lukla, nuit et nourriture en lodge pension complète (excepté les desserts!), 135$ accès cordes fixe (non négociable et non prévu initialement !). A Katmandou, on peut manger pour pas cher et très bon (environ 3-4€ entrée + plat + thé/café). Dans les lodges, plus tu montes, plus c’est cher. S’il vous manque quelque chose, on peut tout trouver à Namche Bazar la capitale du pays Sherpa : gaz (grande cartouche 12€), bâton de randonnée (entre 12 et 36€ selon la qualité souhaitée), PQ, pastille pour désinfecter l’eau, tapis sol, doudoune...On peut acheter des cartes au 50 000ème à Katmandou (2-3€).