Lozère en gilet jaune : covoit, train et bus entre Pau et Millau
La Lozère, le département le moins peuplé de France, un désert médical, un calvaire pour s'y déplacer en mobilité douce !? Y'a des falaises dans le coin au moins ?!
En début d'article des images d'escalade à Malzieu-ville et en bas de l'article des images d'escalade dans les gorges du Tarn et de la Jonte. Au mileu une aparté sur le mouvement des Gilets Jaunes et la place de la voiture dans notre société.
Première partie chez ma soeur, je commence par ouvrir le topo
Des sites majeures, il y en a, le topo y'en a plus ! Objectif grimper le Malzieu, Villefort (pas eu le temps et trop froid d'y aller, je connais j'y suis passé en 2014, je conseille vivement) et gorges du Tarn/Jonte
1er jour au Malzieu...grimpe à l'ombre, sur des belles strates de granite, retour de nuit (5min l'approche, ça va !)
2eme jour au Malzieu : "bon on va qd même pas grimper à l'ombre alors que le haut de la paroi est au soleil - jveux bien mais les grandes voies elles sont trop dur - bon ben on a qu'à faire la Via Ferrata en corde tendue !"
"Euh si j'aurais su qu'il y avait un pont, j'aurais pas v'nu !"
3ème jour au Malzieu : apothéose avec seulement des grandes voies de 2 longueurs, mais une ambiance de folie et un soleil qui réchauffe
"- ça ambiance hein ? - Mais pourquoi c'est que sur des arêtes, j'y vais mais j'ai peur !"
"- Heu mais je passe comment, ça avait l'air simple - Tais-toi et Dülfe !"
Enfin un retour de jour, enfin y'a plus de soleil au pied des voies, la proximité de la rivière doit en faire un spot privilégié en été (ndlr : disait Théo un jeudi de semaine de Novembre : "je comprends pas, c'est pourtant un spot majeur, y'a personne !")
Des images qui donnent envie non ?! Et pour y aller depuis Pau, compliqué en mobilité douce ?! Bah déjà, qui ne tente rien, n'a rien ! Grâce à une alerte que j'avais crée sur blablacar, je trouve un covoit direct Pau - St Chely, exactement où je voulais me rendre pour rendre visite à ma soeur. Donc facile. Ah mais n'oubliez pas, je voyage avec mon vélo, mes sacoches, mon sac à dos, une remorque mono roue pour mettre mon matos d'alpi et bivouac...ainsi que mes ski ! ça l'a fait en inclinant les sièges et en payant 3 places...ce qui me revient moins cher que le train. Je maintiens mon challenge perso de ne pas avoir de voiture personnelle, mais je ne m'interdis pas d'utiliser celle des autres. Car pour moi, c'est bien là le changement de paradigme, la voiture intelligente de demain ne sera pas une voiture plus aérodynamique, fonctionnant à l'électricité verte (ah bon le nucléaire est propre, on déplace la pollution plutôt, je ne reviens pas sur mon précédent article le pourquoi de mon projet en mobilité douce), mais bien la voiture qu'on partagera !
La voiture tient une place particulière dans mon périple, mais aussi en chacun de nous (article libération 70% des français vont travailler en voiture). Comme en témoigne le mouvement du 17 novembre des Gilets Jaunes...je ne peux m'empêcher de faire une petite aparté avant de vous parler d'escalade, si ça ne vous intéresse pas, je vous fais confiance pour scroller et regarder les images !
"Les «gilets jaunes» dénoncent la hausse des taxes sur les carburants automobiles. Mais l’enjeu fondamental est la dépendance à la voiture, qui peut être réduite sur l’ensemble du territoire, des transports publics permettent de s’en passer, y compris dans les zones rurales. C’est ce que montrent les politiques de l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche". (article reporterre)
Je partage l'avis : "Nous en avons ras-le-bol ? Ne nous trompons pas de combat. Ne descendons pas dans les rues pour râler contre la hausse du carburant. C’est un leurre. Le problème n’est pas le prix du carburant. Le problème, C’EST le carburant.(...) Faisons preuve d’un peu de patience, et attendons une petite semaine de plus : le 23 novembre, 6 jours plus tard, ce sera le Green Friday" (article Carol Galand 29/10/2018 sur boycott citoyen).
Tout comme la tribune libre de Vincent Liegey sur Mr Mondialisation. Alors que les «gilets jaunes» prévoient de manifester contre la hausse du prix du carburant, le gouvernement choisit de diviser la société et refuse de prendre la mesure de l’enjeu climatique (...) Il faut un grand projet de décroissance (...) Ces dernières années plusieurs pistes de réflexions ont été proposées, débattues, mais aussi expérimentées :
En termes de transport, donnons-nous dix ans pour sortir de l’aérien en Europe et redévelopper un réseau ferré cohérent et efficace avec trains de nuit et trains régionaux. (...) il faut là avoir une réflexion sur un rééquilibrage entre ville et campagne, relocaliser nos activités, nos productions, nos échanges. (...) On peut aussi explorer le potentiel du vélo, mais aussi des vélocargos, à mettre en place dans toutes les villes et villages et à coupler avec le train.
En termes de chauffage, il faut immédiatement mettre en place un grand plan d’isolation thermique couplé au développement du solaire thermique (faire directement chauffer de l’eau avec l’énergie solaire, technique de loin la plus efficace). Sans oublier de mettre un pull chez soi en hiver…
Pour l’agriculture, mettre en place une transition vers le local, de saison, le bio
Alors rencontrons-nous, écoutons, dialoguons pour mieux se retrouver, toutes et tous le 8 décembre pour les marches climats avec des propositions concrètes et co-construites.
d'un côté il est fait la promotion d'un système de croissance, des secteurs pétroliers, des fruits de la mondialisation, du laissez-faire économique, des logiques totalement opposées à la relocalisation éco-sociale de l'économie;
et de l'autre, on "punit" une catégorie de la population qui n'a pas forcément le choix. Peut-on sortir d'une vision binaire "pour/contre" pour saisir un enjeu plus large de société ?"
Chacun à son échelle
Et en ville, serait-ce possible que la voiture ne fasse plus la loi ? Quid des journées sans voiture à Paris (-30% de pollution !). Une ville où le piéton a tous les droits ! Est-ce possible, enviable...cette ville existe en Espagne : Pontevedra, 83 000 habitants, l'équivalent de Poitier ou Avignon ! Une ville sans voiture personnelle depuis près de 15 ans, plus de petits commerçants, centres commerciaux bannis !
Une autre solution serait favoriser les transports en commun ! Et là en Lozère, je tombe sur LA bonne surprise, une ligne sponsorisée par la région à 1€ pour faire St Chely - Bézier. C'est donc parti pour du vélo + train pour aller jusqu'à Millau. A l'aller, vélo st-Chely - Marvejols, puis train jusqu'à Sévérac le Chateau et de nouveau du vélo jusqu'au Rozier.
Retour au "source" : une aire de covoit sur ma route à vélo
Carte des lignes à la gare de Marvevols
Descente depuis le parc régionale des grandes Causses vers le Rozier
Une bonne surprise au Rozier en découvrant que le rezopouce y est présent depuis une petite année
Sur place, régalade malgré une météo peu clémente finalement. On a trouvé un spot à la Muse pour grimper et dormir à l'abri !
Nigel qui sa "Muse" dans le toit de la Muse
La tente de Camille ou l'attente de Camille à l'assurage
Des acharnés, en 2 jours j'ai plus de bras !
Et c'est le retour, en commençant par du vélo jusqu'à Millau, puis un bus jusqu'à Marvevols (pour 1€) et ensuite du stop (avec mon vélo, pour monter la côte de 700m de dénivelé à 16h30 juste avant la nuit, pour finir de nuit encore 1h de vélo jusqu'à St Chely.
Retour à vélo vers Millau en quittant le secteur matinale au fond du cirque des vases à la Jonte
De nouveau en gare de Marvejols, où le chauffeur ne veut pas prendre mon vélo dans le bus...pourtant de chouette initiative ici avec un affichage rando autour des gares !
La suite...en transition direct Lozère - Isère, sans passer par la case Calanque et Mercantour, on s'est trop caillé et il parait qu'il y a de la neige...